Une Saint Germain un brin irriter lisait une dernière missive lui provenant du Périgord.
Un bruissement de soie, elle se leva, et commença à faire les cent pas dans la pièce, essayant d’analyser et de mettre bout à bout les informations lui arrivant.
Un pli de contrariété barrait son front et son sourire avait disparu, son regard aux prunelles noires s’égara un moment sur les jardins de la chancellerie qu’elle pouvait apercevoir de la fenêtre des lieux cossus ou ses prédécesseurs avaient travaillés.
Un petit coup d’œil au ciel, une averse venait de rincer la nature environnante, où un soleil timide essayait de sécher les feuilles d’un énorme tilleul, quelques fleurs alourdies par le poids des gouttes d’eau s’affaissaient, mais ne perdaient en rien de leur éclat.
Un claquement de porte poli – pas celui qui fait trembler les murs, mais celui genre pressé – ce fit entendre, la Castillonnaise avait décidé que ces pas seraient plus profitables en extérieur et aéreraient son cerveau de sa bouillonnante activité.
Allaient ils donc, à force, lui faire perdre son calme légendaire, elle hésitait entre rire et pleurer de tant de naïveté.
Optimiste de nature, elle craignait pourtant pour l’avenir de la contrée qui l’avait vu naître.
La diplomatie et la politique étaient un art ou elle estimait qu’il fallait un minimum de talent pour que cela soit digeste et mener à bien, la médiocrité ne devait pas être de mise.
Elle laissa échapper un soupir, ses conclusions ne l’enchantaient guère, mais pour le moment elle ne voyait qu’un dénouement possible.
Ses pas l’avaient guidé près d’un parterre de rosiers, délicatement elle redressa une belle rose gorgée d’eau, d’une belle couleur poudré, inspirer par un instinct spécifiquement féminin, elle la huma s’enivrant de son parfum, comme pour chasser durant le laps d’un instant ses tristes pensées.