« Mais poussez ! Poussez donc bougres d'andouille ! Mais qu'est ce que ce pays ? ! », confortablement installé dans son coche, le jeune ambassadeur fulminait tout en alpaguant ses hommes, qui, à l'extérieur, tentaient de faire franchir une énième pente à la charrette précédant le coche.
« C'est qu'z'auriez p'têtre pas du prévoir tant d'tonneaux de vin et d'litrons d'lait, c'trop pentu par ici et y'en a ben trop dans l'charriot ! »
« Allons donc ! Je n'allais pas arriver les mains vides ! Argh ! Et après on s'étonne que les auvergnats soient aussi ignares ! Voyez quelle aventure c'est que de leur apporter un peu de civilisation ! Ça monte, ça descend, ça monte, ça descend... MAIS qu'est-ce que ce pays ? ! » Le Blanc-Combaz, toujours aussi chauvin et plein de préjugés, fatiguait. Il n'avait été pressé de quitter sa Bourgogne pourtant à présent il était pressé d'arriver.
Dieu soit loué, il fut exaucé et quelques montagnes plus tard il arrivèrent enfin à destination. « Voyez avec les laquais afin de décharger la charrette et faites vous offrir à boire et à manger. Moi je vais me présenter. » Sitôt dit, il pénétra donc dans la salle des gardes et y fit ce qu'il avait prévu d'y faire : « Le bonjour, je suis l'excellent Cassian de Blanc Combaz, nouvel ambassadeur bourguignon en Bourbonnais, mais aussi en Auvergne. »